"Sortez vos agendas ! En silence ! "
Un silence de mort régnait dans la salle. Cette professeur était vraiment une illuminée... Nous mettre un DM de 2 copies double sur le dos juste à cause d'une parodie d'elle que l'on a fait en arts plastiques ... Fallait voir le chef-d'œuvre! Sa tête méchante, gros
yeux vitreux et sadiques, cheveux bruns raides comme des baguettes, lèvres pincées comme si elle venait de manger un citron vert, long nez fin et un corps bien enveloppée ,
nous avait inspiré un tableau, que la professeur d'arts plastiques avait récompensé d'un 20 général. Mais, décidément, cette idiote de professeur de français ne comprend vraiment rien à notre sens de l'humour.
"Pour le jeudi 15 septembre... C'est-à-dire demain, annonça-t-elle d'une voix cruelle et sadique. Vous me ferez un devoir maison sur l'utilisation de l'imparfait du subjonctif dans les textes du 19ème siècle, plus un paragraphe argumenté sur la raison qui poussait les auteurs de cette époque à l'utiliser couramment dans les dialogues. Le tout devrait faire 2 feuilles doubles. Tout hors-sujet sera puni d'un zéro coefficient 5, d'un rapport et d'une heure de colle"
Abattus, on s'est résigné à marqué tout dans notre agenda. Puis, la sonnerie, qu'on trouvait si terrible, nous a paru comme une délivrance. Sortir enfin de ce cours morbide !
Le soir, dès en arrivant chez moi, je me suis mis à faire ce terrible devoir. J'y ai passé toute la nuit...Mes yeux se fermaient quasiment mais je restais éveillé. De toute façon, j'avais pas vraiment le choix...
Le lendemain matin, épuisé, je pris le bus pour arriver à ce collège que je trouvais de plus en plus maudit. Mardi matin. Le pire moment de la semaine. Commencer à 8h par un cours de français terrible. Quand la sonnerie retentit, on s'est tous rangés devant notre classe avec des airs de chiens battus. La voix aiguë de la professeur nous indiqua d'entrer dans la classe.
"J'espère que vous avez tous fait vos devoirs. Je vais passer dans les rangs les ramasser."
Chose promis, elle slaloma entre les rangées des tables ramasser les devoirs. La suite du cours, je ne m'en souviens plus, je me suis endormi. Heureusement que l'élève qui était assis devant ressemblait plus à un ours qu'a un ado de 14 ans. Son dos massif m'a permis de me cacher pour que la professeur ne me voit pas.
La journée est passée comme un éclair. Le soir, coucher 20h, tellement j'étais fatigué...
Le grand jour était arrivé. La sadique professeur allait nous rendre notre fameux DM qui nous avait fait tant souffrir ! Bizarrement, j'étais très excité à l'idée qu'elle nous le rende ! Une bonne note ne me ferait pas de mal ...
Une fois dans la salle, elle déclara qu'elle allait nous rendre nos devoirs.
"Je vais procéder d'une manière un peu différente. Je vais rendre les devoirs du meilleur au moins bon", dit-elle, plus méchante que jamais.
Cette vieille professeur dépressive m'énervait au plus haut point. Elle commença donc à rendre les devoirs, et je tremblais comme une feuille. La moitiés des feuilles rendues, et toujours pas la mienne. A la fin, je n'avais toujours pas ma feuille. Enfin, elle s'avança devant moi et :
"Et pour finir, toi. Tu as eu ...", commença-t-elle.
Tu vas me dire cette note ou je vais exploser, pensai-je intérieurement.
"... Complétement hors-sujet, 0/20, et sanctions.
-C..ce n'es...est pas po..possibl...ble, nooon, NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON!!
"Non mais ça va pas la tête ! T'as réveillé tout le quartier ! T'es malade ou quoi !"
La voix de la professeur résonnait encore dans ma tête, mais la voix de ma sœur avait pris le dessus ...
"Et toi, t'es pas malade de me réveiller comme ça ? lui lançai-je à la figure.
-C'est quoi ce @ù$£&§ ?!" tonna une voix grave.
Mon père venait d'entrer dans ma notre chambre, le visage aussi rouge qu'une personne venant de manger un piment.
"Tu ferais mieux de te préparer pour ta rentrée", grommela-t-il, puis il ajouta d'une voix plus douce:
-Je sais que c'est dur de supporter la pression, l'appréhension, mais ça va bien se passer"
-Tu parles..."
Toujours en sueur après mon cauchemar, je me suis levé et j'ai englouti rapidement mon petit-déj. 7h31. Mon bus était à 7h40. Il ne restait plus qu'à enfourner sans précaution tout dans mon sac. Cahiers, agenda, trousse ... Trousse ? A l'heure de partir, je me rendis compte que je n'avais pas pris ma trousse. Je me suis mis à la chercher, et, enfin trouvée, ma chambre était un vrai chantier. 7h37.
"Si je cours, je pourrais arriver à temps ..." ai-je pensé. Erreur ! Arrivé à l'arrêt de bus, je vis le véhicule partir. Aussitôt, je me suis mis à courir après le bus, qui s'est arrêté pour me prendre. Gros moment de panique !
"Heureusement que je ne suis pas tombé sur un vieux bougre comme chauffeur," me suis-je dit.
Le bus roulait à une allure tranquille, qui contrastait avec le stress de ses passagers. La voix du chauffeur annonça :
"Collège Alain Téri-Heur Cétuneprizon"
Sans surprise, le bus se vida totalement, et ses passagers se mêlèrent à la foule qu'il y avait dehors. Des cris annonçaient des retrouvailles, des gémissements signalaient des sacs trop lourds... Voilà l'image de la rentrée scolaire que j'avais. Puis, peu à peu, le stress s'en allait de mon corps, quand je retrouvais mes amis que je n'avais pas vu depuis 2 mois. La sonnerie retentit, le portail s'ouvrit et tout le monde se précipita sur les affiches accrochées sur les murs, où étaient indiquées les classes des élèves. J'arrivai parmi les premiers devant les affiches, et constatai avec grand plaisir que j'étais avec tous mes amis dans la classe. Mais le nom du professeur principal m'intriguait vraiment : Mme Cithépace-Agetépuni. Un nom inconnu.
"Surement une nouvelle, ai-je pensé"
Toute la classe s'est réuni devant la salle où nous attendait notre mystérieuse professeur. La porte s'ouvrit.
Et je fus figé d'horreur .......
Euh... non pas vraiment ...
Cette image m'a paru comme un flash. Ma vie m'a paru défilé en quelques secondes devant mes yeux. Cette professeur... Ou l'avais-je vu déjà... Puis soudain,
une ampoule apparut au-dessus de ma tête: C'était la terrible, la sordide, la sadique, la morbide,
la Arceus XD... Aucun de ces adjectifs, pourtant horribles, n'étaient assez forts pour qualifier cette immonde professeur. C'était la même chose que dans mon rêve. Exactement la même. Je me suis mis à secouer ma tête comme un dératé pour savoir si c'était encore un rêve. Mais non.
"Entrez dans la classe, s'il vous plait" Cette voix était-elle la sienne ? Cette voix si flutée, si douce? Étonné, j'entrai dans la classe pour me placer à coté d'un de mes amis. "Bienvenue dans ma classe. Je serais votre professeur principale cette année. J'espère que vous avez passé une bonne rentrée !, annonça-t-elle, toujours aussi gentille." Exactement le contraire de mon rêve. Elle procéda aux habituels blablas, sur les carnets de liaisons, les punitions, les assurances, les livres, les cours, l'emploi du temps, le brevet (qu'elle répéta au moins 10 fois dans le cours qui ça nous a vraiment soulés). Finalement, cette professeur était vraiment sympa. Mais... ce qu'elle allait dire allait me faire changer d'avis.
"Pour tester vos connaissances en français, vous me ferez un devoir maison sur l'utilisation de l'imparfait du subjonctif dans les textes du 19ème siècle, plus un paragraphe argumenté sur la raison qui poussait les auteurs de cette époque à l'utiliser couramment dans les dialogues. Le tout devrait faire 2 feuilles doubles. Tout hors-sujet sera puni d'un zéro coefficient 5, d'un rapport et d'une heure de colle"
"Ce n'est pas possible ... Encore ! ", ai-je pensé.
Mais c'était l'occasion pour moi de me corriger et d'obtenir une bonne note. J'étais sur de ne plus faire les mêmes erreurs que dans mon rêve.
Le soir, je me suis mis au boulot, j'ai travaillé d'arrache-pied toute la nuit.
Le lendemain matin, épuisé mais fier, je rendis le travail que j'avais fait qu'elle me rendit deux jours plus tard. En entrant en courant, j'étais stressé. Quelle note allais-je avoir ? Cette fois-ci, ce n'était pas un rêve, je n'avais plus le droit à l'erreur. Quand elle me rendit le travail, une joie immense m'a envahit quand j'ai vu ma note : 13/20 --- Bon travail. Finalement, ce n'était pas si mal, cette rentrée : bonne classe, bonne professeur malgré tout, première bonne note. Je n'ai jamais été aussi heureux après une rentrée ... C'est dire !
THE END.